Paroles de Gestalt-thérapeutes...
Tout ce qui est en relation avec l’usage du corps, l’usage du thérapeute comme récepteur avec sa sensibilité, ses émotions, ses idées, ses fantasmes - ce qui n’est pas du tout un travail classique pour un psychanalyste -, et tout le côté relationnel aussi, ce qui se passe dans ce champ global que l’on crée ensemble.
Ce que j’aime dans la Gestalt-thérapie, c’est accompagner, être présent, et pouvoir être sur le chemin avec des patients différents, et juste être là, soutenir et avancer ensemble.Je suis
sensible au fait d’être dans toutes les dimensions de la présence
et pouvoir à la fois accueillir et avancer au niveau intellectuel, et
aussi être présent corporellement en face d’une personne avec tous les affects, et tout ce qui va pouvoir se passer dans cette relation.
Le corps en Gestalt-thérapie
Il y a de nombreuses façons d’envisager le corps. Notre corps est à la croisée de nombreuses fonctions, selon la façon dont on l’envisage
Qu’entend-t-on par corps tel qu’il est en jeu en Gestalt-thérapie ? C’est un corps qui ne se réduit pas
- au corps image qu’on embellit dans le fitness club,
- au corps tendu en quête de bien-être, et que l’on va laisser se détendre sous les massages
- au corps douloureux qu’on confie à son osthéopathe,
- au corps qu’on entraine par une pratique venue d’orient, comme le yoga, le CiGong ou le zen,
- au corps contraint et modelé sous la pression de normes sociales ou religieuse.
- au corps imaginaire des psychanalystes
Alors quel corps ?
Le corps vécu, qui fait un avec l’esprit, qui fait un avec l’environnement, et qui ressent. Ce corps nous informe sur nos émotions, sur la façon dont nous sommes reliés, et il nous donne des clés pour comprendre nos fonctionnements psychiques, problématiques ou non, et nos rapports aux autres.
Le gestalt-thérapeute sollicite le corps en invitant la personne à prendre conscience de son ressenti corporel, par le repérage des sensations et des émotions et la mise en mots de ce qui se passe là, instant après instant. Ceci est le fruit d’un entrainement, car chacun a plus ou moins de facilité décrire ce qu’elle vit de l’intérieur, et si ce n’est pas simple pour la personne, on s’efforce de lui donner les occasions de développer en douceur cette capacité en proposant des situations qui intensifient ces ressenti.
Si on ne peut s’appuyer d’emblée sur cette source de connaissance, on avance en faisant une exploration plus mentale, ou on utilise l’imaginaire ou les émotions qui surgissent comme levier de changement. Mais la communication à partir de ce qui est ressenti corporellement permet d’aller plus loin, car de nombreux dysfonctionnements ont leur origine dans les premières années de la vie, quand le langage n’était pas encore là pour mettre des mots et du sens sur ce qui se passait.
Quoi qu’il en soit, c’est toujours dans le contexte de ce qui se passe pendant la séance et de la relation avec le thérapeute, (qui lui aussi est à l’écoute de son propre ressenti), que le corps est sollicité. Et de surcroît il y a un soulagement physique quand se re-associent les pensées, souvenirs, émotions et sensations