Depuis ses origines, la Gestalt-thérapie a fait une large place au phénomène groupal, considérant l’individu comme indissociable de son environnement, de ses différents groupes d’appartenance, de la société dans lequel il vit. Paul Goodman, l’un des cofondateurs de la Gestalt-thérapie, considérait que le changement passe par le groupe, que le groupe est thérapeutique.
Aujourd’hui, les Gestalt-thérapeutes accordent une place fondamentale à la psychothérapie de groupe. Les thérapeutes, au cours de leur formation, sont eux-mêmes engagés dans un travail groupal.
La thérapie de groupe fait donc partie intégrante de la formation de l’« être-thérapeute » gestaltiste, et par la suite, dans la pratique en cabinet, elle est considérée comme un complément riche et important à la thérapie individuelle.
Comme en témoignent les personnes qui viennent consulter, les souffrances liées à la solitude, à l’isolement et à la précarité dans une société de plus en plus individualiste semblent augmenter chaque jour davantage. Le groupe est un autre lieu d’exploration des relations d’un individu avec son environnement.
La thérapie de groupe est aussi largement utilisée dans les organisations sociales et dans les entreprises par différents intervenants : consultants, coach, formateurs.
Et pourtant, malgré leur importance, les pratiques thérapeutiques en groupe ont rarement fait l’objet de conférences ou d’écrits.
Le colloque « Au cœur des groupes » a été l’occasion d’étudier collégialement la relation particulière que la Gestalt-thérapie entretient avec les pratiques groupales.
Nous avons exploré les questions suivantes : Comment observer les rapports et interactions individu-environnement, individu-groupe ? Comment comprendre les phénomènes de groupe et quels sont les auteurs qui ont influencés la Gestalt-thérapie à ce sujet ? Quelles sont nos filiations en ce qui concerne la pratique de la thérapie de groupe ? Quels sont nos modèles cliniques d’intervention dans les groupes ? Plus précisément, quelles sont nos pratiques et leurs diversités, nos différentes postures en groupe ?
Nous avons également regardé comment les gestaltistes intègrent ou non les outils « médiateurs » dans les groupes (peinture, danse, théâtre etc…), les avantages et limites éventuelles de ces pratiques.
Au travers de ces échanges et dans un esprit de recherche, il s’est aussi agit de consolider nos assises et d’enrichir notre théorisation des pratiques psychothérapeutiques de groupe.
Le colloque s’est déroulé du vendredi 15 mars 2013 à 13h30 au dimanche 17 mars à 16h30, avec alternance d’ateliers, de conférences et de tables rondes animés par des professionnels spécialistes du groupe.